Les tiques… Ces arthropodes, de la famille des acariens, ont la fâcheuse habitude de venir s’accrocher à vos vêtements, grimper le long de vos jambes, se loger dans la fourrure de votre chien à l’occasion de balades champêtres.
Le photographe animalier n’est pas épargné par ces bestioles, vectrices de zoonoses comme la maladie de Lyme ! Les tiques sont de ces espèces dont il est difficile de lutter : état des lieux des moyens de protection et des astuces pour éviter de se faire piquer
La tique en deux mots
En France métropolitaine, nous sommes essentiellement confrontés aux tiques dures (famille des ixodidae) ; elles se distinguent des tiques molles (que l’on trouve plutôt dans le sud en Méditerranée) par le fait que leur rostre (l’appendice servant à piquer) est visible du dessus, dans le prolongement de la tête (chez les tiques molles il est situé en-dessous). Les tiques évoluent selon 3 stades de leur vie :
• sous forme de larve, suite à l’éclosion (elles sont alors à peine visibles à l’oeil nu)
• à l’état de nymphe
• au stade adulte
À chaque stade, il leur est nécessaire de se gorger de sang pour muer vers la forme suivante. Les tiques possèdent 4 paires de pattes, faisant parti de la famille des acariens (elles en sont les plus grands représentants). Il leur faut donc, pour subsister, trouver des hôtes afin de leur ponctionner du sang. Une fois cela fait (le « repas » peut durer plusieurs dizaines d’heures), elles se détachent et se laissent tomber au sol pour muer. Une fois au stade adulte, la femelle se gorgera de sang pour pondre ensuite…
Leur habitat se trouve essentiellement dans les zones herbeuses et les sous-bois, la plus courante (Ixodes ricinus) étant habituée aux forêts humides et se retrouvant dans les feuilles jonchant le sol ou les herbacées en sous-bois, ainsi que dans les tas de bois qu’elle affectionne particulièrement ; sa population dépend de la végétation, de la température et de l’hygrométrie. Outre son caractère parasitaire désagréable, c’est essentiellement du fait qu’elle soit hématophage et qu’elle soit donc vectrice potentielle de maladies qu’elle représente un danger pour l’homme et l’animal.
La plus connue des zoonoses transmissibles par la tique est la maladie de Lyme, dont les conséquences, non diagnostiquée et traitée, peuvent s’avérer fort handicapantes (dans la plupart des cas, la contamination réelle se fait au moins après 24 heures de piqûre, et en-dessous de 6 heures, le risque est quasi nul). Contrairement aux croyances, les tiques vivent essentiellement au sol ou sur les branches basses, elles arriveront donc sur vous par les jambes
Se protéger contre les tiques
La protection du photographe animalier, du naturaliste ou plus généralement du promeneur passe par trois étapes pour être efficace :
• le choix des vêtements, afin de limiter les risques de devenir un hôte pour nuisible
• l’utilisation d’une protection chimique (répulsif)
• le contrôle visuel systématique au retour de chaque balade
S’habiller pour se protéger
La première barrière contre les tiques se décline par un choix judicieux des vêtements qui vous porterez lors de vos balades forestières. S’il n’est pas prévu de vous coucher au sol ou de ramper dans les ronces l’essentiel de la protection passe par les jambes. Si la météo vous empêche le port de bottes (l’idéal pour limiter au mieux l’accrochage des tiques), l’emploi de guêtres par-dessus des chaussures de marche imperméables constituera une protection très honorable.
Dans l’absolu, tout vêtement où l’acarien peut s’accrocher sera un vecteur potentiel de sa progression ; dans la mesure où cela reste possible, il est préférable d’opter pour des vêtements clairs et unis : il est ainsi beaucoup plus facile de repérer les intrus qui s’y baladent. Seul l’emploi en complément d’une protection chimique complètera de manière assez efficace la prévention.
Se protéger à l’aide de répulsifs
Il est utile de se procurer un répulsif à base de permethrine que l’on appliquera sur sa tenue.
On peut coupler l’utilisation de répulsifs vêtements à des répulsifs à appliquer sur la peau, notamment à base d’icaridine (qui est largement préférable au DEET, pas vraiment écologique et surtout toxique !). Une application au niveau des chevilles et des jambes limitera grandement le risque de se retrouver « tiqué »
Se dépouiller au retour à la maison
La dernière mesure, certainement la plus indispensable, consiste simplement à chaque retour de balade, à inspecter au minimum ses jambes une fois déshabillé. Un contrôle général visuel (face à un miroir si vous êtes seuls) sera préférable et conseillé. Cela prend quelques minutes, et vu le risque encouru, pas la peine de s’en passer !
Concernant les vêtements portés que vous réutilisez d’une sortie à l’autre, une astuce pour « tuer » toutes les bestioles qui s’y sont accroché consiste à les placer dans un petit sac poubelle et à leur faire faire un séjour au congélateur (20 minutes suffisent pour éradiquer tous les parasites…).
Protéger son chien (ou son chat)
L’humain n’est bien évidemment pas la seule cible des tiques, ces dernières préférant le pelage confortable des animaux, et notamment des chiens (les chats sont sensiblement moins concernés par les tiques…) ; la prévention ne pouvant se faire grâce à des protections « mécaniques » (vêtements…), il convient de se limiter à la lutte chimique par agent anti-parasitaire et au contrôle régulier des zones corporelles potentiellement porteuses de parasites.
Le premier outil de lutte contre les parasites en général et les tiques en particulier, consiste en l’utilisation d’un agent chimique pour en limiter la propagation sur votre animal.
Le second outil consiste simplement, en prévention, au « détiquage » régulier de votre animal par une inspection complète (l’occasion de le papouiller longuement !…) ; de manière générale, les larves de tiques se trouvent autour de la nuque de l’animal (une fois piquées) ; les tiques adultes, elles, préfèreront les pattes ou la région des oreilles (on les trouve parfois aussi sous le ventre).
Lorsque l’on trouve une tique, le plus simple est de la décrocher puis de la brûler à l’aide d’un briquet ou de lui écraser la tête, car aussi étonnant que cela puisse paraître, elles arrivent à survivre à un écrasement « simple » de chaussure (ce sont de petits arthropodes extrêmement robustes !)
Décrocher une tique
La première erreur concernant le décrochage d’une tique est d’essayer de le faire sans outil adapté. Si une simple pince à épiler suffira aux plus habiles (sous réserve de pouvoir se saisir des rostres ou de la tête sans toucher la zone gonflée de sang), l’emploi d’une pince à tique s’avèrera plus judicieux !
Dans les deux cas, il suffit de bien pincer la tique au niveau de la tête, et de tourner jusqu’au décrochage (nb : bien que certaines sources affirment qu’il n’y a pas d’importance dans le sens lequel tourner, les professionnels que sont les éleveurs et toiletteurs canins préconisent de tourner dans le sens inverse des aiguilles d’une montre pour un décrochage plus rapide…)
Conclusion : prévention avant tout !
Il est difficile de garantir une protection à 100% contre ces parasites vecteurs de maladies ; toutefois, un choix judicieux de ses vêtements, l’utilisation de protection chimique et un dépouillage systématique permettent de limiter les risques. La prévention est donc le moyen essentiel d’éviter la catastrophe.
Enfin, il faut savoir que les tiques ont un besoin absolu de 80% de taux d’humidité dans leur milieu, et qu’elles ne sont actives qu’entre 7 et 25°C… Espérons que l’été sera chaud et sec !